Peggy KLEIBER (1940-2015) PHOTOGRAPHE HUMANISTE

Du 12 mai au 18 juin 2022 - PROLONGATION JUSQU'AU 16 JUILLET 2022

L’EXPOSITION

L’exposition des photographies de Peggy Kleiber (1940-2015) portée par l’association du même nom en collaboration avec l’association et galerie Humanit’Art met en lumière  du 12 mai au 18 juin 2022, une sélection des archives photographiques inédites, riches et complexes, qui traduit le regard d’une femme: un grand patrimoine iconographique à découvrir.

Après son décès, deux valises, laissées dans son logement pendant des années, furent ouvertes sur d’anciennes photographies – environ 15’000 – qui vont de 1959 au début des années 90. Dans les valises de Peggy Kleiber, jeune femme suisse de Moutier élevée entre poésie, musique et littérature, on découvre une photographe qui parvient à réveiller des sensations inattendues, faisant du point de rencontre entre histoire privée et histoire collective le focus de sa recherche photographique.

Des images d’un temps passé, des instantanés d’un univers familier émergent, mais aussi des odeurs, des couleurs oubliées, des sons et des voix éparses: le goût d’un souvenir qui ne nous appartient pas, mais dont nous faisons immédiatement partie.

«Il n’y a pas de bonheur qui vaille le silence intérieur» écrivait la philosophe française Simone Weil. Pour Peggy Kleiber, ce n’était pas seulement une simple citation à recopier dans ses cahiers, mais une leçon de vie qu’elle a tenté d’appliquer avec son inséparable Leica.

RÉALISME | EMPATHIE

Peggy Kleiber regarde le monde en face, sans porter de jugement, se laissant fasciner par ce qui lui est inconnu, au même titre que ce qui lui est familier. A la recherche du subtil et de l’imperceptible, des émotions et des situations les plus réelles, elle impose sa présence silencieuse, réceptive et empathique, qui sait voir et entendre.

Des photographies ouvertes naissent. Riches, concrètes et détaillées: dans des paysages urbains et ruraux, déserts ou bondés, en construction, grouillants de vie, aussi bien dans les portraits que dans les scènes de la vie quotidienne.

Au coeur de son approche, l’humain. Un portrait, une scène, une trace, son ombre, un regard. Il y a toujours la conscience de la vie avec ses frissons et soubresauts d’humanité: dans la vitalité des jeux d’enfants, dans les fêtes de famille rieuses ou dans l’adieu au père mourant. Dans le pas rapide d’un garçon romain audacieux ou le geste confiant d’un jeune Parisien. Dans le regard fier d’une femme sicilienne ou parmi les immeubles des abords de la métropole.

Peggy Kleiber, dans ses images en doux noir et blanc, est capable de mettre de l’espace vital entre elle et son sujet, son souffle révèle et raconte. Une mélodie qui fait résonner ses images de chuchotements, bâillements, conversations intenses, rires en cascade, jeux.

Vous entendez le silence des personnes âgées seules sur les bancs et les soupirs des pauvres dans la rue, la nuit, dans les salles d’attente des gares, le bourdonnement de l’esprit concentré des enfants jouant en groupe ou seuls.

LE TEMPS

Il n’est pas fréquent de sentir que le passé, le présent et le futur coïncident et qu’on puisse saisir dans une seule image ce qui est dans le moment, ce qui a été et ce qui sera.

Les photos de Peggy Kleiber semblent suggérer une vie dans un visage, les saisons dans un paysage, la joie d’être encore ensemble dans la lumière d’un sourire. Les photos des faubourgs romains en construction, des ruelles désertes de la métropole, des fêtes, des avenues traversées par des passants, des jeux d’enfants, ne sont pas des documents d’un passé perdu, mais les traces de lieux vivants encore présents.

 

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Auteur/autrice : humanitart

Humanit'Art a été fondée en 2017

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